La difficulté d’argumentation.
Avec le manque de confiance ce sont les deux éléments qui sont les plus revenus dans les réponses. Et oui, en école de design/web on n’apprend pas à argumenter. L’école tout court ne nous apprend pas comme les petits américains à parler et présenter en public dès le plus jeune âge. C’est un vrai problème. Du jour au lendemain on se retrouve à devoir expliquer ce que l’on a fait et pourquoi on l’a fait ainsi.C’est une problématique que j’ai très vite rencontré quand j’ai commencé ma carrière de designer, en conséquent je me retrouve dans beaucoup dans vos témoignages. Alors, comment ai-je fais pour apprendre à argumenter mon travail ?
C’est un long processus qui s’est fait année après année. J’ai beaucoup lu des livres sur l’argumentation, la persuasion et la psychologie. J’ai aussi expérimenté pas mal de “techniques” pour influencer une prise de décision et j’ai pris en expérience. Également, j’ai donné des cours dans plusieurs écoles, ce qui, comme vous l’imaginez, m’a forcé à réfléchir au pourquoi et comment je travaillais. Mais la chose qui m’a le plus aidé, c’est l’apprentissage de l’UX design et du Neuromarketing. Grâce à ces connaissances, j’ai ainsi pu construire mes maquettes sur des règles et des arguments d’autorités. Je me suis ainsi positionné comme un “expert”, car un expert est celui qui est capable de comprendre, de réfléchir et d’expliquer. Qui dit expertise, dit crédibilité et crédibilité, persuasion plus aisée.
Exemple d’un cas concret : Un client me demande de modifier une maquette : “Peux tu mettre cet élément en très gros stp”.
– Déjà, première question, demandez toujours “pourquoi ?”
– Ensuite, expliquez le pourquoi vous l’avez mis dans cette taille en lui expliquant le principe de hiérarchie visuelle, de charge cognitive et de construction d’un parcours visuel. C’est important de comprendre pourquoi votre interlocuteur veut faire ça et son but derrière ça (vendre plus, avoir plus de clics…) pour comprendre son approche. Vous devez faire de la pédagogie pour que de lui même se rende compte qu’il ne sait pas de quoi il parle.
– Pour finir, selon l’autorité de la personne en face de vous, vous lui imposez votre point de vue ou vous lui laisser la liberté du choix : “Voilà, maintenant c’est à vous de prendre la décision mais moi comme je vous l’ai dis j’y suis défavorable pour les raisons évoqués”. Avec cette construction, votre interlocuteur sera que d’une part, vous êtes l’expert et pas lui, d’autre part, il sera qu’il prend un mauvaise décision et en assumera les conséquences éventuelles.